C’est officiel, il est finalement possible pour un jardinier amateur d’acheter légalement des semences paysannes. Ce texte de loi met donc un terme au monopole de grands groupes dont le lobbying avait payé jusque là. Pourquoi cette nouvelle est-elle si capitale ? Cette mesure est une véritable avancée sur le plan environnemental. De fait, cela va grandement favoriser la biodiversité.

Vous n’aurez plus à faire pousser les mêmes légumes insipides chaque année ! Plus que jamais, vos options en matière de fruits et légumes sont démultipliées. Il semblerait donc que vous ayez trouvé l’occasion parfaite de retourner dans votre potager. Vos options sont désormais quasiment infinies !

Qu’appelle-t-on « semences paysannes » ?

Les semences paysannes désignent les graines que l’agriculteur va soigneusement sélectionner dans sa récolte afin de les planter à nouveau. Celles-ci étaient considérées, depuis des siècles, comme le résultat du dur labeur des agriculteurs et paysans.

Également considérées comme une garantie pour l’indépendance financière et l’autonomie des paysans, les semences ont été soumises à des règles sanitaires précises et une réglementation stricte à partir des années 30. Un catalogue officiel a vu le jour en 1932 et regroupe toutes les nouvelles variétés de semences.

Ce catalogue permet également de répondre aux demandes, de plus en plus exigeantes, de l’agriculture conventionnelle et de l’industrie agroalimentaire. Chaque nouvelle semence reçoit une carte d’identité certifiant sa stabilité et son homogénéité. C’est aussi une méthode destinée à inciter les cultivateurs à racheter des semences. Un véritable tremplin pour certaines multinationales qui ont commencé à produire en grande quantité des semences standardisées.

Le revers de la médaille : l’uniformisation des fruits et légumes. La biodiversité tire peu à peu sa révérence. L’instabilité et l’hétérogénéité des semences paysannes répondent de moins en moins aux critères imposés par la législation. D’autre part, les agriculteurs ne sont pas autorisés à échanger leurs semences.

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La situation devient de plus en plus critique pour les paysans qui, aux côtés des associations écologistes, ont demandé à ce que le catalogue officiel répertorie les semences paysannes. La loi parue le 11 juin 2020 au Journal Officiel joue enfin en leur faveur !

Mise à jour du catalogue officiel

Après la parution de la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires, les semences paysannes sont désormais accessibles aux « non professionnels » incluant les collectivités et les jardiniers amateurs et disponibles sur le catalogue officiel.

Bien que l’échange et le don de semences paysannes non inscrites au catalogue officiel ne soient pas une nouveauté chez certains paysans, ces pratiques sont enfin autorisées par la loi. Celle-ci n’autorise cependant pas les non professionnels à commercialiser les semences de variétés du domaine public.

En ce qui concerne la mise sur le marché des semences paysannes, le vendeur doit impérativement respecter :

  • La réglementation sanitaire incluant l’emballage, les étiquettes, le taux de germination, la qualité…
  • Les règles liées au droit commun mentionnées dans le Code de la consommation.

 

Selon la présidente LREM de la commission du développement durable à l’Assemblée nationale Barbara Pompili, permettre aux jardiniers amateurs d’acheter, de recevoir ou d’échanger des semences paysannes est « un grand pas pour la biodiversité » grâce à la grande diversité génétique de celles-ci. La prochaine étape : autoriser la commercialisation des semences paysannes en agriculture conventionnelle sur le marché européen !